Je brasse ma première bière bio !

Cela fait plusieurs années que j’avais envie d’apprendre à faire de la bière. Il m’a suffi de quelques instants pour convaincre ma copine, son père et un ami de passer une journée au Château de la Bière à Lonlay l’Abbaye. Nous sommes impatients de découvrir les secrets de fabrication de cette boisson millénaire.

Le château de la bière

Lonlay l’Abbaye est une commune de l’Orne où se cache une curiosité locale : le Château de la Bière. Pour y accéder, nous empruntons des routes de campagne vallonnées, typiques du bocage normand. À peine arrivés, nous sommes impressionnés par cette imitation d’une façade de château, tout en bois, entourée d’un champ de houblon. Pascale et Donatien nous accueillent chaleureusement dans leur boutique. Décorée dans un style brocante, on y retrouve les différentes bières du château qu’il est possible de déguster sur place. La brasserie se trouve derrière nous avec ses cuves de toutes les tailles. Depuis 7 ans, ces anciens moniteurs d’auto-école vivent de leur passion et brassent leur bière avec des matières premières issues de l’agriculture biologique.

La préparation de la recette

Équipés d’une blouse et de couvre-chaussures, nous suivons Donatien dans la réserve pour démarrer la première étape de la recette : « le concassage ». Après avoir pesé la quantité suffisante de malt d’orge et de blé, nous les ajoutons dans le moulin à malt afin d’obtenir une farine « tout en conservant les enveloppes du grain », précise Donatien. Une fois cette opération effectuée, direction la brasserie pour y verser le tout dans une cuve remplie d’eau chauffée à 60 degrés.

Récolter le moût

Avec un « fourquet », une sorte de grosse cuillère en bois, Tim, puis Adeline brassent à tour de rôle notre mélange pour éviter la formation de grumeaux. La méthode de brassage utilisée est celle par infusion nous explique Donatien. Elle consiste à augmenter progressivement la température pour activer les enzymes contenus dans les grains permettant la transformation de l’amidon en sucre. Pendant une heure, nous surveillons la température et la qualité de notre mélange. D’ailleurs, plusieurs tests sont effectués : un test Ph qui contrôle l’acidité et celui à l’iode qui s’assure de la transformation du malt en sucre. Rien n’est laissé au hasard. Progressivement, notre mélange se transforme en jus que l’on appelle « le moût ». Son extraction entraîne la formation de résidus ou « drêches » dans la cuve. Ils seront réutilisés comme complément alimentaire pour les animaux. « Ici, rien ne se perd tout se transforme ! », sourit Donatien.

Notre première bière bio

Une fois notre jus récolté et filtré, nous contrôlons sa densité en sucre à l’aide d’un réfractomètre. Après ce dernier test effectué, notre moût est porté à ébullition pour désactiver le rôle des enzymes. Nous y ajoutons le houblon pour l’amertume. Puis une heure après, la coriandre et les écorces d’orange pour les arômes. Nous y sommes presque ! Avant de mettre le moût dans la cuve de fermentation, il est nécessaire de le refroidir. Grâce à un refroidisseur à plaque raccordé à une arrivée d’eau, la température du moût baisse instantanément. Équipés d’un thermomètre, Eric et moi surveillons toute l’opération. La température du moût à la sortie ne doit pas excéder 21°. C’est avec fierté que nous récoltons le fruit de notre labeur. Quelques instants plus tard, nous ajoutons la levure qui aura pour but de changer le sucre en alcool. Patience, il faudra attendre 4 semaines pour « embouteiller » nos bières !

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.

Les informations pratiques communiquées sont sujettes à modification.

Donatien

artisan-brasseur

Anciens moniteurs d’auto-école devenus artisans brasseurs, Donatien et sa femme Pascale, vous livrent leurs secrets pour brasser votre première bière bio.