Les arts de la table avec Inaki au Château de Chantore

Dominique et moi connaissions déjà le Château de Chantore pour y être venus visiter son jardin l’année précédente. Cet été, nous avons décidé de nous faire plaisir et de revenir au château pour y dormir cette fois, et prendre part à un merveilleux atelier autour des arts de la table. Inaki, l’un des deux châtelains, va nous apprendre à dresser une jolie table pour les grandes occasions.

Chantore… un château et un jardin exceptionnels !

Le Château de Chantore se situe à la campagne, à quelques kilomètres d’Avranches. Ce château 18ème, aux façades roses, a été spécialement construit en haut d’une colline pour y admirer le Mont-Saint-Michel. A notre arrivée, quatre paons semblent intrigués de nous voir visiter les écuries de style Napoléon III. Bernard, l’un des deux châtelains, nous accueille avec le sourire, et nous installe dans la chambre ovale. Signe particulier ? Son lit à baldaquin dit « à la polonaise ». Quant à la salle de bain, elle a des proportions hollywoodiennes ! Avant notre atelier, nous nous baladons dans le parc romantique et exotique. Séquoia, Ginkgo biloba, Cyprès chauves de Louisiane, Tulipiers de Virginie et Cèdre du Liban s’y épanouissent.

Un art de vivre ancien mais tellement glamour !

Nous rencontrons à présent Inaki. Il nous offre un cidre d’accueil dans le salon bleu. Puis, direction la salle à manger. La table est subtilement décorée d’objets que nous n’avions jamais vus auparavant. Cette table respecte des codes aujourd’hui oubliés, qu’Inaki va nous enseigner. Nous sommes bouche bée devant tant d’harmonie. Notre hôte commence par nous raconter l’histoire des arts de table. Cette histoire est liée à la bourgeoisie triomphante, qui ramènera de ses voyages l’assiette, la fourchette, le couteau, etc. La salle à manger, dédiée aux repas, va peu à peu se substituer aux usages qui consistaient à s’installer n’importe où dans le château à l’heure de se sustenter. On sent Inaki passionné par cet art de vivre à la Française. Après avoir compris la disposition des couverts, l’ordre des verres, les espaces à respecter, la façon de servir, et surtout le protocole imposé par la maîtresse de maison, me voilà prête à dresser la table !

Dans la peau d’une maîtresse de maison

Avec son air espiègle, Inaki nous installe Dominique et moi en bout de table. Il nous fournit toute la vaisselle nécessaire. D’abord j’installe l’assiette, puis les couverts tout en me remémorant le menu qui sera servi. Les couverts devront être disposés de sorte à mettre en exergue les armoiries de l’argenterie. Je n’oublie pas le porte-couteau, qui évite de tacher la nappe. Puis c’est au tour des verres. Mon mari me glisse que le plus grand verre à eau se met à gauche puis viennent sur la droite les verres à vin. Il faut disposer le verre à digestif tout à droite. Le verre à champagne lui se met tout à gauche. On servira les vins et les sauces à droite mais les plats à gauche. En tant que maîtresse de maison, je m’installerai au centre de la table, face à mon mari. La maîtresse de maison qui recevait des invités de « haut rang » installait à sa gauche la personne la plus importante de la soirée.

Quelques attentions à l’issue du stage

Je finis de dresser ma jolie table en installant la serviette et la soucoupe à pain à gauche. Au centre de la table, je pose un « surtout » (plat de présentation) sur lequel j’installe de petits personnages en biscuits. Quelques fleurs discrètes et un éclairage à la bougie viendront parfaire le tout. Je crois que je m’en sors plutôt bien ! Inaki me conforte dans cette impression. Cet art de dresser une table, je le tiens d’un vrai châtelain. Avant de partir, Inaki m’offrira un joli menu estampillé ainsi qu’un document qui reprend les codes des arts de la table. Cet atelier m’a redonné le goût d’utiliser de jolies choses qui sommeillaient dans les placards, et que je vais désormais utiliser pour faire plaisir à mes amis.