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Après 27 ans dans l’entreprise Bohin dont 20 comme PDG, Didier Vrac a annoncé sa retraite. Pour reprendre le flambeau : Audrey Régnier, directrice du musée, et son mari Fabien. Success story de la dernière usine d’aiguilles à coudre et d’épingles de France, située dans l’Orne.

Audrey Régnier - Manufacture Bohin

Benjamin Bohin, entrepreneur de génie

L’histoire commence en 1833 : Benjamin Bohin, 11 ans, fait ses premiers pas dans l’entreprise familiale, dédiée à la fabrication de boîtes en bois. Il reprend les rênes de l’atelier à seulement 17 ans. Dépôts de brevets, mécanisation, production en série… de fil en aiguille, le jeune entrepreneur, visionnaire et humain, triple la production. « Il était têtu et créatif à la fois. Et en avance sur son temps : c’est grâce à lui et plusieurs industriels de la région que le chemin de fer est arrivé jusqu’à L’Aigle », soutient Didier Vrac. En 1877, Benjamin se retire dans son usine de L’Aigle, baptisée Bohinville, pour se consacrer à l’écriture et aux voyages. Quant à sa manufacture – qui va jusqu’à employer près de 600 personnes à la veille de la Première Guerre -, elle poursuit son développement sous la direction de son fils unique, Paul.

Manufacture Bohin

Il faut sauver Bohin

1997. Didier Vrac, architecte de formation et directeur commercial de Bohin apprend que l’entreprise est en faillite. Pour éviter la disparition de ce patrimoine industriel, il ferme le siège social parisien et s’installe près de la production, à Saint-Sulpice-sur-Risle, dans l’Orne. La rencontre avec les salariés talentueux achève de convaincre le tout nouveau dirigeant : « Je me suis battu pour relever l’usine, qui était au plus mal ». Bohin France est née. Didier Vrac redonne vie et couleurs à l’usine. En mai 2000, un reportage sur TF1 consacre un reportage à l’usine située dans la campagne ornaise. Le lendemain de la diffusion, l’entreprise est submergée d’appels, les gens veulent la visiter !

Très vite, pour répondre à la demande, Didier Vrac imagine l’ouverture au public. Il rencontre Audrey Régnier, une normande dans l’âme. La jeune femme s’enthousiasme pour le projet.

Audrey Régnier et Didier Vrac - Manufacture Bohin

Quand le made in Normandy s’exporte

En septembre 2011, Audrey prend en charge l’organisation de la future « Manufacture Bohin », travaillant sans relâche aux contenus et à son organisation. En mars 2014, c’est l’ouverture. Le public découvre – sur des machines datant parfois du 19ème siècle ! – la fabrication des aiguilles à coudre, épingles de sûreté à boules et autres épingles à tête de verre de Murano. Une production atypique organisée sur deux niveaux, enrichie d’un musée et d’expositions temporaires. Ici, les 40 salariés travaillent sous l’égide de Benjamin, le créateur de génie. Ici, tous sont fiers de faire rayonner le savoir-faire normand.

Un savoir-faire qui s’exporte dans plus de 33 pays du monde, notamment aux Etats-Unis où le talent de Bohin est reconnu.

Vidéo réalisée par Marie Lemesle

infos pratiques

La Manufacture Bohin – Musée et ateliers de production
1 Le Bourg – 61300 Saint-Sulpice-sur-Risle
bohin.fr

ouverture

De fin mars à fin octobre.