Eugène Boudin : le père de l’impressionnisme était normand

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Corot, le surnommait « le roi des cieux ». Les variations de lumière qui baignent l’estuaire de la Seine ne cesseront d’irriguer la peinture d’Eugène Boudin, l’enfant du pays né à Honfleur et qui grandit au Havre. Et c’est tout naturellement qu’il se liera d’amitié avec celui qui allait devenir le chef de file de l’impressionnisme : un certain Claude Monet.

Boudin : le peintre des plages et de la côte

Le père d’Eugène Boudin exerçait le métier de marin de commerce. Sa mère était femme de chambre dans une compagnie maritime. Alors qu’il est enfant, la famille d’Eugène déménage à quelques encablures d’Honfleur : leur nouveau port d’attache sera Le Havre. On comprend alors mieux la prédilection de Boudin (1824-1898) pour ces paysages de la côte (bords de mer, ports et plages mondaines) en perpétuel mouvement et sa fascination pour les jeux de lumière. Il parlait ainsi de lui : « Je ferai autre chose, mais je serai toujours le peintre des plages. » Il est pourtant plus défini comme étant « le peintre des ciels ». Dans ses toiles, les ciels occupent en effet une grande place : les 2 tiers du tableau. Et si Boudin débute la peinture sur le tard, il s’affranchit rapidement du côté académique. Il pose les couleurs sans vouloir obtenir un résultat précis. Il est l’un de premiers à sortir de l’atelier pour peindre sur le motif.

Épris de voyages

Comme beaucoup de peintres paysagistes, Boudin a la bougeotte même s’il fait preuve d’un attachement viscéral à la région qui l’a vu naître. Il va ainsi représenter à de très nombreuses reprises Honfleur, Trouville, Deauville, Étretat et Le Havre. Ce qui ne l’empêche pas d’être attiré par les paysages de la région voisine, la Bretagne. Venise fut aussi l’une de ses sources d’inspiration.

Tableau du peintre Eugène Boudin, la dame en blanc sur la plage de Trouville

Eugène Boudin, Dame en blanc sur la plage de Trouville, 1869, Le Havre, musée d’art moderne André Malraux, MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn

Boudin / Monet, une admiration réciproque

C’est au Havre que Claude Monet rencontre Eugène Boudin de seize ans son aîné. Une rencontre décisive pour l’un comme pour l’autre. De Boudin, son mentor, Monet a appris l’instantanéité, la rapidité d’exécution. A la fin de sa vie, Monet écrira : « Je considère Eugène Boudin comme mon maître (…) Je dois tout à Boudin et je lui suis reconnaissant de ma réussite. »

Boudin / Monet

Eugène Boudin © Pierre Petit / Wikipedia – Claude Monet © Par Nadar en 1899

Une reconnaissance tardive et mondiale

S’il obtint la reconnaissance sur le tard, certaines œuvres d’Eugène Boudin sont aujourd’hui exposées dans de prestigieux musées, comme cette Vue de Venise au Museum of Fine Arts de Boston, La plage de Trouville, vers 1865 au Musée d’Art Bridgestone (Japon) ou encore Etretat, la falaise d’aval, 1890, huile sur toile au Museo nacional Thyssen-Bornemisza de Madrid. Citons encore la National Gallery de Londres ou bien encore le Metropolitan Museum of Art de New York et l’on comprend que l’artiste a fait rayonner son art (et sa région natale) bien au-delà de nos frontières. Il va sans dire que certains de ses tableaux ont tellement la cote qu’ils se vendent aujourd’hui à prix d’or.

Ces lieux en lien avec Boudin à visiter

  • Muma, Musée d’art moderne André Malraux, Le Havre : riche d’une collection de 325 de ses œuvres (peintures, dessins, aquarelles et gravures), le MuMa conserve la deuxième plus grande collection au monde de l’artiste. En plus de ses paysages qui ont fait sa renommée, vous y découvrirez aussi sa série des vaches.
  • Musée Eugène Boudin à Honfleur : présente un ensemble de dessins et peintures légués par Eugène Boudin à sa ville natale.
  • Les Franciscaines de Deauville