Je crée mon savon naturel avec la famille Neyt

J’ai une vague idée de la façon dont on fabrique le savon. Aujourd’hui, je vais apprendre à fabriquer mon propre savon, 100 % naturel. Attention les yeux ! Direction la Savonnerie de la chapelle, dans la cité médiévale de Bellême.  

Un savoir-faire familial  

Bellême se trouve au cœur du Parc Naturel Régional du Perche. Si nous comptons bien nous balader, Philippe, Elissande et moi, Manuella, sommes avant tout là pour participer à l’atelier. Nous avons rendez-vous avec Isabelle et Patrick Neyt devant la boutique La Savonnerie de la chapelle. « Bienvenue en Normandie du Sud ! », nous salue Patrick. Tous deux sont nés ici. Autrefois, leurs familles respectives fabriquaient elles-mêmes leur savon, en autarcie. En 2013, Isabelle, forte de ce savoir-faire ancestral, se lance. Le succès est au rendez-vous. La petite entreprise produit aujourd’hui 31 tonnes de savon par an et compte atteindre les 50 l’an prochain.  

Le paradis des senteurs 

Autour de nous, des savons aux senteurs originales : géranium, algues bleues des Andes, etc. On y trouve aussi une multitude de petits objets pour la toilette (bourse de voyage pour savon en coton bio, bougies, blaireau de grande qualité, etc.). Savons, huiles et baumes sont 100% naturels. Je vous mets au défi de ne pas craquer pour l’un de ces produits ! Patrick nous explique les différences entre la saponification à froid, technique que nous allons pratiquer, et à chaud (le savon de Marseille). On doit ces techniques respectivement aux Celtes et aux Perses. 

Une bonne dose de concentration 

Nous passons à la pratique dans une salle dédiée. Charlotte et tablier sont de rigueur. Devant nous, la feuille avec la « recette ». Chacun à notre tour, nous pesons les ingrédients. Huiles de colza, olive, et coco entrent dans la composition. Ricin, huile essentielle d’eucalyptus, argile verte et graines de pavot viendront compléter la recette.137,7 grammes de colza, pas facile à obtenir, et ce n’est pas Philippe qui me contredira ! Le dosage est précis, il faut s’y reprendre à plusieurs fois. Arrive le passage délicat, celui où l’on doit verser la soude. A cette étape, nous nous équipons de gants et d’une visière pour éviter les projections. On mélange ensuite le tout avec un mixeur. Patrick nous invite à regarder « la trace » se faire. On ajoute le surgras, on vérifie que la température est à 32° et le tour est joué ! Aujourd’hui, nous aurons testé 3 recettes. Nous repartons avec nos savons mais il faudra attendre 1 mois avant de s’en servir, le temps de l’affinage.  

La visite de l’atelier et le savon de 50 kilos ! 

On termine par la visite de l’atelier. Un bloc de savon gigantesque nous interpelle. Il fait 50 kilos. A ce stade, Philippe, Elissande et moi réalisons que nous sommes des « petits joueurs » et qu’il nous faudrait des années de pratique ! Patrick nous explique qu’aucune étape de fabrication n’est automatisée. Isabelle nous dit son bonheur de toujours créer de nouvelles associations de senteurs. Le kit explicatif des ingrédients et de la recette, DIY (do it yourself), vous est remis à la fin de l’atelier, ainsi qu’un moule made in France. Pourquoi ne pas retenter l’expérience, à la maison, d’ici quelques temps ?  

Les informations pratiques communiquées sont sujettes à modification.

Patrick Neyt

Co-directeur de la Savonnerie de La Chapelle

Patrick a suivi sa femme Isabelle dans ce beau projet écoresponsable et durable. Il s’efforce de perpétuer un savoir-faire ancestral, transmis de génération en génération ici, dans l’Orne.