• Ajouter à une liste de favoris

Septembre 1998. La chaîne de télévision La Cinquième (rebaptisée depuis France 5) diffuse le tout premier épisode d’un programme dédié au monde du jardinage : « Silence, ça pousse ! ». Une émission hebdomadaire innovante, incarnée par un certain Stéphane Marie. On y parle petits jardins et grands potagers, de l’art et la manière de chérir ses plantes, d’aménager et de cultiver son jardin. Le début d’une belle aventure qui verra son présentateur s’imposer naturellement comme un ambassadeur des jardins et de la Normandie.

Un esprit créatif

Un matin d’été à Saint-Pierre-d’Arthéglise. C’est ici, entre Bricquebec et Barneville-Carteret dans le Cotentin, que l’on retrouve Stéphane Marie. L’animateur, qui planche alors sur un nouvel ouvrage, nous reçoit dans cette maison où il a choisi de se poser au début des années 90. Le vaste terrain qui entoure la maison est devenu son théâtre de verdure. C’est là que sa créativité s’est épanouie. Car Stéphane Marie est avant tout un esprit créatif. Titulaire d’un diplôme de tapissier-décorateur, passionné de dessin et de décors, élève des Beaux-Arts à Orléans, il fait d’abord ses armes au théâtre. Il scénographie, monte des expos et voyage aux quatre coins du pays. Son installation dans la Manche, dans l’ancienne ferme familiale, le rapproche de la nature. « Le potager m’a donné l’amour du jardin. Et cela s’est concrétisé quelques années plus tard par le lancement de l’émission « Silence, ça pousse ! ». En fait, ce métier de scénographe, je l’ai réinvesti dans le jardin », souligne-t-il. « Sans cette expérience-là, le jardin ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui ».

Un jardin en trois actes

Ce jardin, il est là, sous nos yeux. Il se compose de trois espaces. D’abord, le jardin du matin, conçu en 1991 : « Comme une scène avec des fauteuils d’orchestre. Sur la terrasse, on se croirait au théâtre. On voit les plantes, les oiseaux danser, et au loin le bocage et le ciel. Tout est là », décrit-il avec passion. « Ensuite, on passe au jardin de l’après-midi, un grand espace qui nous emmène au jardin du soir, celui de « Silence, ça pousse ! ». Le jardin de l’après-midi est composé d’un miroir d’eau, de deux arbres taillés et de plantes de terre de bruyère. Et puis, le jardin de « Silence, ça pousse ! »qui est conçu pour l’émission. On y parle de rocailles, de plantes de terre de bruyère, de plantes aquatiques, de potager. On est dans la pédagogie », poursuit-il. Le tour se finit, un peu plus loin, dans le bocage, par une sorte « d’abstraction », un jardin minimaliste, des potagers, un cabanon et deux clos entourés de haies. « Le jardin, c’est un work in progress (un travail perpétuel). Au départ, on a commencé avec 350-400 m2 sur le jardin du matin. Aujourd’hui, on entretient à peu près 10 000 m2 de terrain au total ». Et le jardinier connaît l’histoire de chaque plante, de chaque variété.

Jardin Stéphane Marie
Jardin de l’après-midi © Marie-Anaïs Thierry

Ici, les plantes sont contentes. Nous sommes dans une région tempérée, dont le climat ouvre le champ des possibles »

La Normandie, « comme une évidence »

Entre les tournages et les déplacements, 6 à 8 mois par an, Stéphane Marie reconnaît vivre parfois « une vie de marathonien ». S’il a beaucoup voyagé, en quête des jardins les plus inspirants ou pour aider des apprentis jardiniers, il prête à sa région d’origine un charme certain. « La Normandie, c’est comme une évidence. D’abord parce que j’y suis né. J’aime aussi beaucoup cette campagne autour de nous, avec la mer à 5 km. Quand j’ai une heure devant moi, je file à la plage, je me baigne, je reviens. J’aime les grandes plages entre Carteret et Le Rozel. Les dunes et la mer y sont magnifiques. Le 1er janvier, c’est l’endroit parfait pour une balade et pour lancer l’année. Et puis ici, les plantes sont contentes. Nous sommes dans une région tempérée, dont le climat ouvre le champ des possibles ». Tourner « Silence, ça pousse ! » en Normandie était donc une évidence.

Si de nombreuses séquences « pratiques » sont tournées sur place dans le Cotentin, Stéphane Marie se voit également ouvrir les portes de nombreux autres jardins. Ses coups de cœur en Normandie ? « Le jardin botanique de Vauville tout près d’ici, celui d’Agapanthe entre Rouen et Dieppe, le magistral Champ de Bataille de Jacques Garcia… Je pense aussi au « château végétal » de Bois Guilbert où tout est parfaitement structuré, ou encore au jardin Renaissance de Brécy, comme un retour d’Italie ».

Le parcours et la vision de Stéphane Marie en sont la preuve : le jardinage a une dimension artistique considérable. Pour certains, c’est aussi un moyen de se mettre au vert. « Beaucoup de gens ont repris pied dans le jardin, auprès des plantes. Le jardin, c’est fondamental », conclut-il. S’il fallait encore vous convaincre…

Jardin Stéphane Marie
© Marie-Anaïs Thierry

Infos pratiques

Le jardin de Stéphane Marie, situé dans la commune de Saint-Pierre-d’Arthéglise (département de la Manche), se visite 5 à 6 fois par an, en présence du maître des lieux.

Les dates 2024 :
– samedi 27 avril
– samedi 25 mai
– samedi 29 juin
– samedi 13 juillet
– vendredi 2 août
– samedi 3 août
(de 10 h à 13 h et de 15 h à 18 h)

Entrée : 5 € par personne – gratuit pour les moins de 15 ans (pas de système de réservation)

« Silence, ça pousse ! », c’est tous les samedis matin sur France 5 et en replay.
C’est aussi un magazine bimestriel et une importante communauté sur Facebook.