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Victor Hugo, grand voyageur, sillonne la Normandie dès 1835. Ses correspondances et ses croquis donnent une idée précise de la manière dont il scrutait paysages et patrimoine normands. Entre romantisme et tragédie, cet itinéraire nous mène des boucles de la Seine aux îles anglo-normandes. Suivons ses pas et ses regards…

Villequier, un regard tragique

Le lien entre Victor Hugo et Villequier s’établit par son ami Auguste Vacquerie. La famille Hugo passe plusieurs étés dans la maison Vacquerie. C’est ici que la fille aînée de l’écrivain, Léopoldine, tombe amoureuse de Charles Vacquerie. En 1843, elle l’épouse et la même année elle se noie en Seine. Lors d’une promenade en barque, la tragédie se produit : un coup de vent déséquilibre l’embarcation de Léopoldine et son époux. Rien à voir donc avec le mascaret, cette vague qui remonte la Seine, comme on peut souvent le lire. Victor Hugo apprend la nouvelle 5 jours plus tard dans le journal Le Siècle, alors qu’il est en voyage avec sa maîtresse Juliette Drouet. L’on comprend pourquoi, outre le choc et la douleur, Hugo éprouvera un sentiment de culpabilité. Des sentiments qu’il exprimera, plus tard, dans les Contemplations.
Léopoldine ainsi que l’épouse de l’écrivain et une autre fille Hugo, Adèle, reposent dans le cimetière du village.
La maison Vacquerie abrite le musée Victor Hugo, 3è collection française de dessins de l’écrivain.

Sur les routes de Normandie, un regard romantique

Fidèle à la notion romantique du voyage, Hugo arpente la France et particulièrement la Normandie.
Souvent seul, il parcourt la côte d’Albâtre, du Tréport à Etretat, appréciant les beautés de la mer et de la nature.
Il s’attache aussi aux vieilles pierres et se fait défenseur du patrimoine. Ainsi à l’abbaye de Saint-Wandrille, il accuse le propriétaire d’être un « hideux pourceau dévastateur ». Il se montre élogieux dans ses descriptions de l’abbaye de Jumièges, « la plus belle ruine de France » et de Rouen qu’il nomme « la ville aux 100 clochers ».
Un autre périple le mène au Mont-Saint-Michel où il est à la fois frappé par la beauté du site « c’est le plus beau lieu du monde », mais aussi critique « c’est un crapaud dans un reliquaire ».
Après le décès de sa fille, il revient en Normandie revoir son ami Paul Meurice, à Veules-les-Roses. Hugo y retrouve une ambiance familiale, empreinte de nostalgie. Mais les émotions des premiers voyages se sont envolées…

Les îles anglo-normandes, un regard politique

Très tôt, Victor Hugo est un démocrate engagé. Ses discours à l’Assemblée sur les droits des enfants et la misère ont encore une résonance aujourd’hui. Mais c’est surtout après le coup d’état de Louis Napoléon que tout bascule. Après avoir accusé le pouvoir de trahison, il se réfugie en Belgique où il rédige un pamphlet contre « Napoléon le Petit ». Le gouvernement belge lui demande de quitter le pays, il s’installe alors à Jersey.
Hugo s’isole tel un ermite, se laisse pousser la barbe, cela fait partie du mythe romantique. Son soutien aux proscrits s’insurgeant contre la Reine Victoria lui vaut un nouvel exil, à Guernesey cette fois. Exil qui durera 15 ans.
Il achète Hauteville House. Il y donne des dîners pour les enfants pauvres, il aide les filles-mères et surtout il compose. Sur ce rocher, face à la mer, il trouve l’inspiration pour : Les Misérables, Les Travailleurs de la mer
Cette demeure est « un autographe à 3 étages, un poème en plusieurs chambres » selon son fils Charles. En effet, elle est entièrement aménagée avec soin par le poète, passionné de brocante et de décoration. Un poème à ne pas manquer !

à voir

Maison Vacquerie – Musée Victor Hugo

Rue Ernet Binet
76490 Villequier
Tél : 02 35 56 78 31
[email protected]

Hauteville House

38 Hauteville, St Peter Port
Guernesey GY1 1DG
Îles anglo-normandes
Tél : 00 44 14 81 721 911
[email protected]

Parcours littéraire « sur les pas de Victor Hugo »
9 bornes numériques avec flash code pour en apprendre plus sur les 9 étapes du périple de Victor Hugo dans la Manche.