Pagayer au cœur des vestiges du D-Day

Amateurs de sports nautiques et d’histoire, on s’est donné rendez-vous avec quelques copains à Arromanches. Au programme : visite du Musée du Débarquement suivie d’une sortie en kayak de mer le long des célèbres caissons Phoenix.

Rendez-vous avec l’histoire

Enfin, nous y sommes ! Après des semaines d’attente, on se retrouve entre amis à Arromanches pour une journée dédiée à la découverte du port artificiel. Première étape : la visite du Musée du Débarquement. A l’intérieur, les nombreuses maquettes, photos et vidéos d’archives nous présentent les étapes de construction de cet ouvrage exceptionnel. On apprend qu’il a fallu moins de 9 mois de travail pour concevoir l’ensemble des pièces. Deux jours après le Débarquement, les premiers caissons Phoenix sont immergés. Six jours plus tard, les déchargements de matériels militaires commencent ! « Ça n’a pas traîné », lance Stéphane. Une prouesse technique et humaine qui a été décisive durant la Bataille de Normandie. A travers la baie vitrée, nous apercevons les vestiges disséminés le long de la côte. Dans quelques heures, nous serons dans l’eau à quelques mètres d’eux.

Cap sur les pontons !

Justement, c’est le moment pour nous de rejoindre le Centre Nautique d’Asnelles pour une randonnée en kayak autour des pontons. Sur place, nous sommes accueillis par la souriante Hélène. Monitrice de kayak et championne du monde de char à voile, elle sera notre guide durant la sortie. Une fois nos combinaisons enfilées, on se dirige vers la plage avec nos embarcations. Les conditions sont optimales : grand soleil, ciel bleu et reflets turquoises sur la mer. Hélène nous rappelle les techniques de base pour pagayer. Puis, nous embarquons en direction des caissons Phoenix. Stéphane, novice en la matière, fait équipe avec Erwan. Il ne nous faut que quelques minutes pour arriver devant un immense bloc de béton recouvert d’algues et de coquillages. « Avec le temps, la nature a repris ses droits, tout un écosystème a vu le jour », commente notre guide. D’ailleurs, l’un des coquillages, surnommé « chapeau chinois » est comestible. Sous les encouragements d’Hélène, nous décidons d’en goûter un. « On va se la jouer aventuriers ! », s’amuse Briec. Résultat ? L’arrière-goût d’eau salée et la texture caoutchouteuse ne nous convainquent pas vraiment…

Au cœur des caissons Phoenix

Après cette petite « dégustation », on poursuit notre randonnée. Hélène donne le tempo et nous emmène à l’entrée d’un caisson en meilleure conservation. On rentre par une petite brèche en file indienne. Quelle sensation ! Nos voix résonnent à l’intérieur. Il faut dire qu’il n’y pas beaucoup de place. Mais le clou du spectacle se trouve à une centaine de mètres où un vestige encore plus impressionnant nous attend. Quelques coups de pagaie plus loin, un cube de béton de plus de 10 mètres se dévoile. Nous paraissons minuscules à côté. Hélène nous fait pénétrer à l’intérieur. C’est vertigineux. Il n’y a plus aucun bruit, excepté le vent qui s’engouffre dans les alvéoles. Une certaine émotion nous envahit face à ce vestige vieux de plus de 70 ans. Sur le chemin du retour, nous contemplons une dernière fois ces témoins du passé. Au nombre de 115 à l’origine, il reste à peine une trentaine de caissons aujourd’hui. Nous sommes heureux d’avoir pu approcher, le temps d’une balade en mer, ce patrimoine fragile, symbole emblématique de notre Histoire.

Hélène

Monitrice de canoé

Championne du monde de char à voile et monitrice de kayak, Hélène vous fera découvrir avec passion les caissons Phoenix et leur histoire.