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Ne le prononcez pas à l’anglaise, mais bien à la française. Car l’entreprise Saint James porte le nom du petit village normand dans lequel elle se trouve. Et ici, c’est une institution. La manufacture de tricots marins en laine et de marinières en coton y est installée depuis 1889. Et elle se visite ! Entrez dans l’un des plus grands parcs à tricoter d’Europe.

Un savoir-faire minutieux exercé par des maîtres tricoteurs

Tissage, tricotage, raccoutrage, vous saurez tout sur les étapes de confection des pulls et marinières Saint James. Des grandes machines à tricoter jusqu’au produit fini, pas moins de 15 jours sont nécessaires pour réaliser les vêtements qui sortent de cette immense « ruche ». De gros cônes de laine colorés, posés un peu partout, se déroulent à l’infini. Les longues aiguilles des machines dansent et entrelacent les fils de couleur. Dans les ateliers, les couturières, concentrées sur leur machine à coudre, assemblent les pans de cotons.

Un peu plus loin, dans une pièce fermée, des couturières spécialisées pratiquent le raccoutrage dans un silence presque religieux. Chut, pas un bruit ne doit les distraire car leur travail est minutieux. Elles repèrent et arrangent les toutes petites irrégularités laissées par les machines à tisser. L’attention et la précision se palpent dans leurs coups de ciseau ou d’aiguille. Une fois le vêtement finalisé et vérifié « sous toutes ses coutures », il est repassé puis plié. Vous le retrouverez alors dans le magasin d’usine situé dans le même bâtiment.

Dans les ateliers Saint James
Dans les ateliers © Saint James

Des vêtements emblématiques

Tout le monde connaît la marinière en coton ou le pull matelot Saint James. Mais savez-vous qu’ils répondent à un cahier des charges strict ?

La marinière en coton, par exemple. C’est 16 rayures bleu indigo sur fond blanc pour le corps et 13 sur les manches. 104 fleurs de coton, 4,4 km de fil de coton et 11 étapes de fabrication. Elle est l’uniforme des matelots de la marine française. Mais c’est aussi un accessoire de mode popularisé en premier par Coco Chanel en 1916, puis Yves Saint Laurent, et plus tard par Jean Paul Gaultier. Elle a été portée par Etienne Daho, Brigitte Bardot, Françoise Hardy, Serge Gainsbourg, ou Audrey Tautou.

Le pull matelot, quant à lui, nécessite 23 km de fil de laine et 18 étapes de fabrication. La laine woolmark provient de Nouvelle-Zélande ou d’Australie, là où elle est d’une grande qualité. Son tissage est très serré dans la pure tradition des pulls marins.

Une histoire profondément liée à la mer

On dit que Saint James est né de la mer. Et c’est vrai ! La filature Saint James a d’abord tissé et teint la laine locale. Celle des moutons de la baie du Mont-Saint-Michel, située non loin de là. Les premières bobines servent alors à faire des bonnets, des chaussettes, des vêtements en maille. Après-guerre, l’entreprise abandonne son activité de filature et de teinture pour ne se consacrer qu’au tricotage. Le premier chandail marin apparait. Long, un peu rêche, en maille très serrée, le pull est chaud et presque imperméable. Il est plébiscité par les marins pêcheurs et les plaisanciers qui l’intègrent dans leur vestiaire. On est encore loin de la douceur et de la souplesse des vêtements Saint James d’aujourd’hui. Le « vrai chandail marin » devient très populaire dans les années 70, avec l’essor du « style marin » très en vogue à l’époque. Depuis, le savoir-faire de l’entreprise est reconnu comme « Entreprise du Patrimoine Vivant » par l’état. Un savoir-faire qui s’exporte aujourd’hui dans le monde entier.

Saviez-vous que ?

  • Le nom « chandail » vient du fait que les pêcheurs normands et bretons allaient entre les saisons de pêche en Angleterre vendre de l’ail. Ils criaient alors « marchands d’ail », ce que les Anglais transformèrent en « chandail ».
  • Chaque mois, les maîtres tricoteurs (ou bonnetiers) supervisent le tricotage de 700 000 kilomètres de fil de laine, soit l’équivalent d’un aller-retour sur la Lune.
  • Le raccoutrage est un savoir-faire unique. Les raccoutreuses sont formées en interne pendant 18 mois et perpétuent une expertise propre à Saint James.

Infos pratiques

Ateliers Saint James
ZI route d’Antrain
50 240 Saint James
02 61 41 05 56
https://fr.saint-james.com/

En savoir plus sur les visites des ateliers Saint James (sur réservation)