Explore Juno en famille : dans les pas des soldats canadiens

Nous avions déjà visité en famille le Centre Juno Beach il y a quelques années, mais cette fois nous avons opté pour la visite guidée interactive « Explore Juno ». En compagnie d’une jeune guide québécoise, du même âge que les soldats envoyés au front, nous allons découvrir comment les Canadiens ont participé à la libération de la France.

A l’entrée du musée figure la photo des jeunes guides québécois qui assurent les visites en ce moment. Camille, notre guide du jour, vient à notre rencontre. On aime de suite son petit accent chantant.

Vidéo immersive

La première salle nous plonge dans l’atmosphère, pesante, du Débarquement allié. Nous prenons place dans ce qui ressemble à une péniche du Débarquement. La vidéo de 4 mn, projetée à 180 degrés sur les murs, retranscrit bien l’état d’esprit des Canadiens pendant la Seconde Guerre mondiale. Les enfants sont concentrés sur les images, ils observent le silence tout du long. Je retiens notamment cette phrase « un si beau pays dévasté ». La seconde salle est consacrée au Canada des années 30 et nous aide à comprendre le contexte. Notre guide prend place sur une grande carte au sol du Canada. Un territoire qui fait 16 fois la France, mais nettement moins peuplé !

Tablette tactile… et coquelicots

Camille nous explique alors en quoi va consister notre mission. Elle fournit à chaque équipe une tablette tactile. Il y aura aussi beaucoup de manipulation via des modules. Tout au long de la visite, nous récolterons des coquelicots en guise de « bons points » aux questions posées sur la tablette. Pourquoi des coquelicots  ? Il s’agit d’un symbole de paix. Ce fut la première fleur à repousser sur le champ de bataille après la Première Guerre mondiale.

La transmission des valeurs de paix

On passe de module en module pour tenter de répondre ensemble aux questions. Quand l’une des familles bloque un peu sur une question, Camille est là pour les aiguiller. Quand Olivia, aidée de son père, trouve une bonne réponse, la petite fille exulte, ça fait plaisir à voir ! Je remarque aussi qu’un certain nombre de questions est en lien avec le développement durable, une valeur portée haut et fort par le musée.

Hommage aux héros

L’avant-dernière pièce rend hommage aux 45 000 soldats canadiens tombés pour la France durant la Seconde Guerre mondiale. Au-dessus de nos têtes, leur nom souvent accompagné de l’âge auquel ils ont disparu, défile. Dominique évoque avec la guide l’échec du Raid de Dieppe en août 1942, durant lequel les forces canadiennes paieront un lourd tribut. La guide fait alors allusion aux funnies (ces drôles de tanks littéralement). Ces chars amphibies furent conçus après la tentative échouée de débarquement à Dieppe, qui eut le mérite d’apporter de précieux enseignements.

Un long temps d’échange avec la guide

La dernière salle contraste avec les précédentes. La hauteur sous plafond déjà impressionne. Et puis, quelle lumière ! Les coquelicots sont omniprésents dans la scénographie. Et au loin, par les grandes baies vitrées, on devine la mer. Les enfants prennent place sur des coussins disposés au sol. Camille s’installe devant un grand écran tactile. Le debrief peut commencer ! La guide fait participer les enfants sans leur mettre la pression. « C’est quoi le travail de mémoire ? » ; « Est-ce que l’un d’entre vous sait ce qu’est un vétéran ? » Les enfants se lancent volontiers. Puis, la guide demande à chacun d’eux ce qu’il a préféré. Pour le petit César, ce sont les mots croisés. Ma fille a préféré le jeu avec le soldat et l’infirmière qui portait sur l’implication des femmes dans la guerre. Quant à Charlie, ce qui l’aura le plus marqué, ce sont les noms des soldats canadiens qui défilent.

Souvenirs du musée

A la fin de la visite, Camille nous remet un coquelicot (fleur du souvenir) et un pin’s du drapeau canadien. Ce temps d’échange a vraiment été super intéressant pour nous parents comme pour les enfants. Nous remercions notre guide et poursuivons en famille à l’extérieur. Nous marquons un temps d’arrêt devant les stèles à l’entrée du musée. Puis nous gagnons cette immense plage de sable fin sur laquelle ont autrefois débarqué nos libérateurs. Se souvenir, honorer leur mémoire, fouler avec un regard différent ce sol qu’ils foulèrent autrefois.

Camille

Guide au Centre Juno Beach et étudiante au Canada

Camille nous vient de Gatineau, une ville proche d’Ottawa, au Québec. Elle va rester 7 mois au Centre Juno Beach. Etudiante en histoire, la jeune guide dynamique entamera bientôt une maîtrise. Ado, elle avait visité le Centre Juno Beach avec ses parents et s’était promis de revenir un jour.

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